« L’eau du robinet ou rien »… Ils délaissent les bouteilles plastiques, jugées dangereuses pour la santé

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Nestlé a reconnu avoir eu recours à des traitements interdits sur des eaux minérales pour maintenir leur « sécurité alimentaire ». Ce nouveau scandale va-t-il pousser nos lecteurs à faire attention à l’eau que vous achetez ?

 

 

 

Farah Birhadiouen

 

 

 

Plutôt eau du robinet ou en bouteille ? D’après une étude publiée lundi dans la revue PNAS, l’eau embouteillée contient jusqu’à 100 fois plus de minuscules particules de plastiques. Chaque litre contiendrait entre 110.000 et 370.000 particules par litre, dont 90 % de nano plastiques, le reste étant des microplastiques, détaillent les chercheurs. Dans le même temps, le groupe Nestlé Waters, patron de Perrier, Vittel, Hépar ou encore Contrex, a avoué avoir recouru à des traitements interdits d’ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales pour maintenir « leur sécurité alimentaire ».

 

Faut-il donc désormais se méfier l’eau que nous consommons ? Face à ces pratiques trompeuses ajoutées à des résultats alarmants, nombre de nos lecteurs et lectrices disent en finir avec les bouteilles en plastique.

Un adulte doit boire au minimum 1,5L d’eau par jour pour être en bonne santé. Mais face à la publication de plusieurs études mettant en évidence des effets néfastes, notamment sur le système reproductif, du plastique contenu dans les bouteilles d’eau, Thierry y a renoncé depuis belle lurette. « Après avoir été longtemps un fervent partisan de l’eau minérale en bouteille, par manque de confiance vis-à-vis de l’eau du robinet, à présent je n’achète plus ni ne consomme d’eau en bouteille depuis quinze ans, sauf impossibilité de faire autrement ».

 

C’est également le cas pour Emma et Emeline qui optent désormais pour des bouteilles en verre. D’ailleurs, pour cette dernière, le fait de ne pas « enrichir un industriel qui s’accapare une ressource vitale » est une source de fierté.

 

Plus que le plastique

Pour d’autres le problème est ailleurs, ou en tout cas pas uniquement dans les bouteilles en plastique. Pour Vincent, l’eau du robinet n’est pas non plus très pure à cause du « chlore et des polluants ». « A quand le retour aux bouteilles de verre ou un système de citerne en vrac où l’on pourrait replier ses contenants (en acier par exemple) » propose-t-il.

 

Fred a, quant à lui, trouvé sa propre solution : un filtre à charbon Berkey, permettant d’assainir encore plus l’eau. Ryan estime de son côté qu’il faudrait prendre exemple sur nos voisins scandinaves chez qui « les bouteilles plastiques, verres et canettes rapportent de l’argent quand on les rapporte » où on les a achetées. Pas bête quand on sait qu’il faut environ trois litres d’eau pour fabriquer une bouteille en plastique ne contenant qu’un litre d’eau.

L’éthique plus que la santé

Plus qu’une question de santé, pour plusieurs de nos lectrices la première volonté est de boycotter ces multinationales qui, selon Eliette, font preuve de « mépris » envers les consommateurs. Elle explique avoir constaté que des bouteilles d’eau étaient stockées, à l’abri des regards, sur des zones de stockage aériennes des hypermarchés Leclerc et Hyper U, en plein soleil, à plus de 30 degrés l’été quand elle habitait à Challans, au Pays-de-la-Loire.

« J’ai cessé de croire en la qualité de ces eaux en bouteille car elles ne doivent pas être stockées à la lumière, ni à la chaleur », ajoute Eliette qui déplore que l’on ne commence à prendre sérieusement le problème de la qualité et de la quantité des eaux que maintenant. C’est « trop tard pour nos enfants et petits-enfants » juge-t-elle.