Cap-Haïtien : Au cœur d’une situation plus préoccupante que louable

Le cap sur le Cap de désastres environnementaux

 

Ces cinq dernières années ont vu la ville du Cap-Haïtien acquérir une visibilité croissante, marquée par l’émergence d’un slogan viral, “Okap pa Ayiti”. Ce slogan est associé à une condition privilégiée, esthétique et sécuritaire définissant la ville, suscitant une admiration profonde pour ses valeurs encore préservées. Cette tendance s’explique en grande partie par le contrôle exercé par les gangs armés dans la capitale d’Haïti, induisant une décentralisation accrue vers le Cap, notamment pour des activités scolaires, touristiques, culturelles et commerciales.

 

Actualité/Cap-Haïtien/Intempéries

Publié le 01/03/2023 à 11:20 am

Dudeley Metellus   journaliste  de caphaitiennews.com

Le Cap-Haïtien apparaît comme un refuge sécurisé face aux crises potentiellement ingérables touchant la capitale et d’autres villes importantes du pays.

Cependant, la ville souffre à son tour d’une gestion inadéquate de son territoire, attribuable à une irresponsabilité manifeste des responsables locaux, accentuée par leur capacité limitée à mettre en œuvre des politiques de maintenance et de gestion efficaces. Les dispositions énoncées se révèlent parfois plus théoriques que pratiques, entraînant chaque jour un déclin de la ville, autrefois considérée comme le joyau d’Haïti, suscitant désormais le dégoût et le désespoir.

Préoccupés par la disparition progressive de l’image historique, héroïque et esthétique qu’incarnait le Cap par le passé, les habitants expriment leur ressentiment. Les projets, davantage fantaisistes que réels, engendrent des difficultés considérables, rendant la ville impraticable et vulnérable, particulièrement en période d’intempéries. Les déchets envahissent chaque coin de la ville, y compris devant des sites historiques, gouvernementaux et commerciaux. Les conditions météorologiques suffisent à paralyser la circulation automobile et piétonne, qualifiant même la route nationale de “Wout Katon Ze”.

Une véritable politique de gestion fait défaut, forçant les habitants à abandonner leurs lieux de vie pour trouver refuge dans des endroits plus sûrs, comme cela s’est déjà produit à Port-au-Prince en raison de la présence des gangs, ou en l’absence de ressources de base (écoles, hôpitaux, bureaux d’État, etc.) dans les zones rurales.

Les Capois recommandent vivement une résolution rapide pour redresser la ville du Cap, tant au centre-ville que dans les cités (Cité Lescot, Cité Chauvel, Cité du Peuple, Champin, Vertières, Esso, Zo-Vincent), ainsi que dans les zones reculées et avoisinantes, sans oublier le côté Est de la ville, de Point Samarie à Madeline. Il est impératif que les dirigeants prennent en considération ces alertes pour restaurer la ville à son ancienne gloire et anticiper un avenir plus prometteur.