Vols à vide : derrière la réglementation européenne, un bras de fer entre compagnies aériennes et aéroports

L’encadrement européen de l’attribution et de la gestion des créneaux horaires d’atterrissage et de décollage des avions repose sur un constat, celui d’une ressource rare qui est à la base de toute l’activité aérienne. Depuis 1993, la règle valide un « droit acquis » attribué aux compagnies aériennes repose sur les relations passées entre compagnies aériennes et gestionnaires d’infrastructures aéroportuaires. Ainsi, Air France reste indétrônable dans les aéroports parisiens, tout comme Lufthansa à Francfort ou Munich.

 

En contrepartie de ce « droit acquis », le droit de l’Union européenne oblige les compagnies aériennes à utiliser au moins 80% des créneaux horaires attribués, considérant qu’en deçà de ce seuil, elles n’en avaient pas besoin. Si c’est le cas, d’autres compagnies aériennes peuvent en disposer.

 

Le « coup de bluff » de Lufthansa?

Ce seuil a maintes fois été suspendu, lorsque chaque circonstance l’exigeait, tenant compte par exemple des perturbations causées par l’éruption d’un volcan jusqu’à la crise du Covid-19 . Depuis la reprise du trafic aérien lors de l’été 2021, le seuil minimal d’utilisation est remonté à 50%. C’est ce rétablissement que conteste Lufthansa en annonçant, en décembre dernier, qu’elle devra organiser environ 18.000 vols à vide. La compagnie aérienne allemande a ainsi relancé une polémique qui révèle les rapports de force entre les différentes parties prenantes comme autant de lignes de fractures dans un secteur économique en plein doute quant à son…

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