Assurée, souriante et en permanence à l’offensive, Kamala Harris a remporté ce débat capital, pour elle, en provoquant Donald Trump avec des critiques et moqueries bien ajustées. Le républicain a mordu à l’appât.

« C’était fun, refaisons-le ! » A peine le débat entre Donald Trump et Kamala Harris s’était-il achevé que Brian Fallon, conseiller de la démocrate, laissait éclater sa bonne humeur, tandis que le camp Harris annonçait vouloir un deuxième débat en octobre. Sur pratiquement tous les plateaux et dans les coins de l’internet, le doute n’était pas permis : Kamala Harris a remporté cette manche et fait oublier le précédent désastreux du débat Trump-Biden de juin. Le Washington Post, qui interrogeait en temps réel un groupe de 24 électeurs indécis, issus des Etats décisifs pour la victoire, a confirmé le constat général : 22 personnes du groupe ont estimé que Harris l’avait emporté, contre 2 électeurs pensant le contraire.

La recette de ce succès ? Elle tient en un mot : appât. Assurée, souriante et jamais sur la défensive, Kamala Harris a tranquillement jeté ses hameçons et, à chaque fois, Trump a mordu, retombant dans ses pires travers et exagérations. Il est « faible », a-t-elle lancé à de multiples reprises, et « les dirigeants du monde entier se moquent de Donald Trump ». Les généraux ? « Certains ont travaillé avec vous, et ils disent que vous êtes une honte. » Mais le plus bel appât a consisté à mettre en doute la ferveur des foules venant écouter le républicain : « Les gens commencent à quitter ses rassemblements plus tôt, par épuisement et par ennui. »

Là, Trump a vu carrément rouge et s’est lancé dans l’un de ses pires dérapages de la soirée, expliquant que dans l’Ohio, les immigrants haïtiens « mangent les chiens. Les gens qui sont venus ici mangent les chats. Ils mangent les animaux des gens qui vivent là. C’est ce qui se passe dans notre pays. C’est une honte. » Histoire fausse et ridicule, bien entendu, mais l’important n’était pas là : Trump avait une nouvelle fois pété une durite, sous le regard gourmand d’une Kamala qui n’a jamais, tout au[…]

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