Haïti : Terrain fertile des ambassades et du Core Groupe

Environ 20 ans après le coup d’état de 2004, Thierry Burkard  affirme l’existence d’un lien entre l’évincement de Jean Bertrand Aristide et la revendication de la restitution de la rançon de l’indépendance payée à la France par Haïti mais suspicieux au contexte actuel.

 

 

Actualité/Politique/Haiti

Publié le  5/25/2022 à 9:00 am

Par  Vaudrey Paul Journaliste de caphaitiennews.com

 

 

L’Ambassade constitue l’ensemble du personnel choisi par un Etat pour exercer des fonctions diplomatiques dans un autre Etat et les locaux dans lesquels ce personnel travaille selon l’ABC de la diplomatie. Si l’existence de cette institution fait état des relations diplomatiques entre les deux Etats, en Haïti, elle prend certaines proportions particulières  et va jusqu’à inférer la vie active du pays.

 

Sous motif ou prétexte de défendre l’intérêt de l’Etat dont représente l’Ambassade, en Haïti,  l’ambassadeur va jusqu’à inférer et influencer la vie politique par son point de vue ou sa position catégorique sous mobile de rupture de certains accords préalablement signés ou une désolidarisation ouverte au gouvernement. Cette situation a permis, en Haïti, à plusieurs ambassades de s’entendre sur certaines décisions et se dissocier sur d’autres. D’où la création vers les années 2000 du « CORE groupe (composé du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, des Ambassadeurs d’Allemagne, des États-Unis d’Amérique, du Canada, d’Espagne, du Brésil, de France, de l’Union européenne et du Représentant spécial de l’Organisation des États américains) » alors que, le président d’alors, Jean Bertrand Aristide qui réclamait la restitution d’un paiement exigé par la France pour la reconnaissance de l’Indépendance d’Haïti, a constaté le regroupement des ambassades pour anéantir cette démarche en soutenant l’opposition politique dans ses griefs contre le gouvernement.

 

Evoluant comme s’il y avait une structure juridique, le « CORE groupe » ne rate jamais une seule occasion forte pour exposer son positionnement et rallie chaque gouvernement à son idéal, ce qui empêche, ouvertement, à empêcher la remise en question cette autorité de fait. Quoique certains aient toujours dénoncé ce genre de comportement au sein de la communauté haïtienne, la divergence nourrissante d’autres empêche une évaluation claire et nette de l’enjeu de la question. Par conséquent, Haïti s’identifie à ce maxime : « qui ne dit mot consent ».

Entre 2000 et 2004, l’une des choses  sur lesquelles s’entendait une grande partie de la population haïtienne était la restitution. Si le président perdait son aura, ce qui lui attachait avec la masse  la veille de la célébration du bicentenaire de l’indépendance réellement était ce courage qu’il avait de réclamer la rançon versée sans aucunes raisons justifiables, ce, sous menaces de bombardement,  à la France.

 

S’il  faut considérer la doctrine de Monroe stipulant l’Amérique aux Américains, Haïti devrait tout simplement bénéficier du soutien des Etats-Unis dans une telle revendication. On a tout simplement remarqué une coalition des ambassades au détriment du pays dont le premier résultat est l’évincement d’un président qui revendiquait une restitution pour soutenir une mission de Stabilité de l’ONU qui a apporté pleure et deuil au sein de la communauté haïtienne.  Triste intrusion et influence dans un et sur un pays du continent américain.

 

Pour une raison ou une autre, aux New York Times, Thierry Burkard, ambassadeur de France sous le mandant de Jean Bertrand Aristide qui a été évincé du pouvoir alors qu’il réclamait la somme arbitrairement imposée par la France pour reconnaitre l’indépendance d’Haïti en plus d’être isolée du commerce mondial durant les années 1825, ce à la vue de tous, admet qu’il y a eu un certain lien entre les revendications de la restitution et l’évincement du président. Un véritable complot. Cette affirmation prouve à quel point la mainmise des ambassades sur la vie active du pays est forte, Haïti est juste un terrain fertile pour les Ambassadeurs.

 

Par conséquent, quel serait le comportement de l’un de ces pays composant le CORE groupe  où l’ambassade d’Haïti est présente si elle tentait d’inférer la vie active du pays?  Sans nul doute, on ne pourrait qu’imaginer à l’application du «  persona non grata » puis qu’Haïti ne peut, sous aucun motif, par l’intermédiaire de son Ambassadeur, chercher à inférer la vie active du pays qui l’accueille. Toute intrusion de la sorte serait contestée rigoureusement.

 

Toutefois, la résurgence de la rançon versée par Haïti à la France alors qu’Haïti peine à trouver une solution de sortie de crise depuis ce crime transnational, serait une manipulation consciente de l’opinion publique dominée par la question de justice pour le président Jovenel Moise, le problème du climat d’insécurité et du kidnapping qui partagent une certaine connexité. Aux grandes questions : Pourquoi la justice pour le président assassiné n’avance pas ? Pourquoi autant d’armes en circulation alors que la Police Nationale a de nombreuses difficultés pour s’approvisionner ? Pourquoi le Kidnapping peine à être freiné ? Pourquoi Me Dorval n’arrive toujours pas à trouver justice ?, les réponses tarderont davantage.

 

Les révélations autour de la «rançon» de l’indépendance payée par Haïti à la France seraient l’intrusion d’un fait pertinent, crucial mais pas nouveau pour détourner l’attention sur le mystère du pourquoi aucune solution ne peut être trouvée, jusqu’ici,  pour une sortie de crise. Un élément manipulable pur et simplement. Versé dans une culture d’émotion, le peuple haïtien va simplement changer de discours mais le problème restera toujours identique, la plaie ne sera pas nettoyée et le pire serait à venir à moins d’être consciente d’étudier le rapport avec le contexte actuel.

 

 

 

 

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