Éric Borghini, membre du comex de la FFF et président de la commission fédérale de l’arbitrage, a reconnu jeudi, devant la commission d’enquête parlementaire, l’existence du racisme et de l’homophobie dans le football.
« Le phénomène raciste dans le sport, et dans le football en particulier, n’existe pas, ou peu »,assurait Noël Le Graët en 2020. « Considérer que le football est homophobe, c’est un peu fort de café, je ne l’accepte pas », avait aussi déclaré l’ancien président de la FFF (Fédération française de football), en 2019. C’est peu dire qu’Éric Borghini a délivré un message complètement opposé ce jeudi devant la commission d’enquête parlementaire consacré aux dysfonctionnements des Fédérations et au monde du sport en général. « Oui, il y a du racisme dans le football. Oui, il y a de l’homophobie dans le football. Il faut que les choses soient claires », a affirmé le membre du comex de la FFF et président de la commission fédérale de l’arbitrage.
Celui qui est aussi président de la Ligue de Méditerranée a développé : « Ce n’est pas le quotidien de notre football, mais ça existe. Le football a été trop longtemps en retrait sur ces questions. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Nous sommes déterminés à lutter véritablement contre ces fléaux qui ternissent l’image de notre sport et qui vont à l’encontre de tous les droits humains et de tout ce que notre République, et le sport en général, porte comme valeurs. » À propos des déclarations de l’ancien président de la FFF, il a répondu : « C’était le point de vue de Noël Le Graët, ce n’est pas le mien. »
Il avait auparavant évoqué longuement le plan d’engagement sociétal de la FFF, dévoilé la semaine dernière par Philippe Diallo. « Il fallait une lutte transversale beaucoup plus approfondie de tout ce qui concerne la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, contre l’homophobie, contre le racisme. »
L’affaire Galetti également abordée
Au cours de cette audition, Borghini a également été interrogé par la présidente Béatrice Bellamy (Horizons) et la rapporteure Sabrina Sebaihi (Écologiste – Nupes) sur l’affaire Galetti. L’ancien président de la commission des arbitres de la Ligue Paris – Île-de-France a été renvoyé pour chantage et harcèlement sexuel sur arbitres mineurs. Galletti proposait des « masturbations » et des « fellations » au jeune arbitre en échange d’un rapport positif. L’ancien responsable des arbitres à Paris était même prêt à payer 1 000 euros un arbitre de 16 ans pour arriver à ses fins, pouvait-on lire dans Josimar, un magazine d’investigation norvégien.