Incertaines ou jouées d’avance, confidentielles ou scrutées dans le monde entier : jamais une année n’aura été à ce point rythmée par les élections. Selon le décompte de Libération, près de trois milliards de citoyens dans 77 pays seront appelés aux urnes en 2024 pour des scrutins nationaux. Dans une trentaine d’entre eux, les citoyens désigneront leur président lors de consultations à la sincérité démocratique très variable, de Taiwan dès le 13 janvier à la Russie mi-mars, et aux Etats-Unis début novembre, point d’orgue de cette année record. Tour d’horizon des rendez-vous les plus attendus.
Etats-Unis (présidentielle, 5 novembre) : le match retour
Une majorité d’Américains ne veut ni de l’un ni de l’autre, mais c’est bien une revanche entre Joe Biden et Donald Trump qui se profile le 5 novembre. Très impopulaire malgré un solide bilan économique, affaibli par ses 81 ans et plus récemment par son soutien quasi sans failles à Israël dans sa guerre dévastatrice contre le Hamas, le sortant démocrate n’a aucun rival sérieux dans son propre parti. Quant à Trump, malgré 91 inculpations dans quatre affaires pénales – dont certaines portant sur ses tentatives d’invalider sa défaite face à Biden en 2020 –, son emprise sur l’électorat républicain ne montre aucun signe de fléchissement, à deux semaines des caucus de l’Iowa, première étape vers l’investiture. En cas de retour au pouvoir, Donald Trump promet un régime à la tonalité despotique, entre restriction du rôle du Congrès, vengeance judiciaire contre les démocrates et expulsions massives, ainsi qu’un virage nationaliste qui serait lourd de conséquences sur les deux points chauds du globe, le Proche-Orient et l’Ukraine. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président russe, Vladimir Poutine, n’attendent que son retour.