L’Orchestre Septentrional d’Haïti : Une bougie de succès continue en plus

Ce mercredi 27 juillet 2022 marque le 74 ème anniversaire de la fondation de l’orchestre Septentrional d’Haïti, c’est un patrimoine sensible aux yeux des haïtiens.

 

 

Actualité/Société/Compas direct

Publié le 

Par   Nimrod Sénatus  Journaliste   de  caphaitiennews.com

 

Près de  trois (3) générations, 74 ans d’existence, l’Orchestre Septentrional est le plus ancien groupe musical exerçant en Haïti. Et, il est même plus âgé que le compas direct de Nemours Jean-Baptiste, ce qui lui donne le champ libre pour s’imposer comme le doyen indiscutable de la musique haïtienne.

 

Le 27 juillet 1948 à Cap-Haïtien,  après la fête champêtre de la Plaine du Nord et de Limonade, deux groupes musicaux, respectivement « Trio simphonia » et « le quatuor Septentrional » ont vu jour. Ces deux formations  se sont jumelées par la suite sous l’obédience du maestro, feu Ulrick Pierre-Louis  et Jean Meunio pour donner naissance à l’Orchestre Septentrional d’Haïti.

 

Pour ses débuts, l’orchestre jouait majoritairement des rythmes folkloriques et traditionnels tels que le boléro, le pachanga, le merengue, le mambo, le ranchera etc……. Vers les années 1960, l’orchestre Septentrional, effrayé par le succès du compas direct de Nemours Jean-Baptiste, allait créer son propre rythme « la boule de feu » en 1961, toujours sous l’égide du maestro Ulrick Pierre-Louis.

Durant ses 74 années d’existence, la « boule de feu » peut dénombrer trophées, distinctions, nombre d’hommages nationaux et internationaux reçus. Des plus distinctifs, il y a celui du 5 août 2017, hommage organisé à l’Hôtel Marriott par Encre d’Or et la radiotélévision Caraïbes à l’occasion de 69ème anniversaire, celui du 10 janvier 2019 par le ministère de la culture au Jardin du Musée Panthéon National d’Haïti (Mupanah).

 

Au niveau local, de tous les moments de l’Orchestre dans la deuxième ville du pays, le carnaval de 2013 à Cap-Haïtien restera gravé dans la mémoire des « mélomanes » du groupe. Les performances de l’orchestre durant les 3 jours de parcours carnavalesques étaient si exceptionnelles qu’il lui a attribué le titre de champion par les organisateurs.

 

Avec un répertoire riche en hit marqué par Septen douce, Tifi a leve, Habitant, Ti yòt, tout moun damou, Temwanyaj, Abandon, 7 février, 5èm kòmandman, maryana, ti moun yo, Destin, Gason djèdjè, wa vini, Notre Dames, lanmou etènèl, la saveur inéluctable de chacune des notes de l’orchestre est un éternel souvenir. Ces créations font du   jaune et vert une figure de proue et emblématique des grands événements nationaux qui promeut la culture haïtienne.

 

Du carnaval à la fête champêtre, des soirées galas aux festivals, de l’Amérique du Nord à l’Amérique latine, l’Europe et les Antilles, l’Orchestre marque bien son passage qu’il continue de rehausser.

 

En effet, le succès de l’orchestre ne relève pas uniquement de la qualité des musiques qu’il continue de produire, mais aussi de la rigueur du maestro Ulrick Pierre-Louis, de regretté de mémoire. Le travail impeccable du feu « Maestro »  a toujours été accompagné de plusieurs grands chanteurs  dont Guy Durosier, Alfred Moïse, Roger Colas (plus de 20 ans), Michel Tassy (plus de 50 ans) et Yvenel Etienne qui ont grandement contribué à l’expansion de la « boule de feu international ».

 

Malgré la perte de plusieurs de ses vedettes en l’occurrence le maestro Ulrick Pierre-Louis (en 2009), Michel Tassy (en 2015), Yvenel Etienne dit Sorré (en 2021) et ceux qui ont laissé le navire, l’orchestre Septentrional a traversé plusieurs générations musicales en tenant très haut le flambeau de la musique haïtienne. La preuve d’une telle ferveur lui totalise 53 albums,  environ  305 chansons avec la production de plusieurs grands musiciens de haut rang dans l’industrie musicale haïtienne, c’est iconique

 

L’arrivée d’une vague de jeunes musiciens au sein du groupe vers les années 2000 allait non seulement rajeunir le groupe mais aussi augmenter la couleur et la saveur des musiques sans fuir sont rythmes de base la boule de feu pour autant. Toujours est-il, la loyale rivalité et polémique avec l’orchestre Tropicana d’Haïti reste et demeure une plaque tournante depuis des décennies. Le 74 ème printemps vient, la mort de l’héroïque maestro Ulrick Pierre-Louis n’a pour autant pas changé le destin de l’Orchestre, son leadership a eu bon usage.

 

Longue vie à la « boule de feu international »

CONTENUS SPONSORISÉS Par Cap Camera Store